Les enfants de Néocité (extrait)

 

 


 

 

 — Le bonheur… en avons-nous seulement la même
conception ? Mais soit ! De quoi parlons-nous aujourd’hui ?
— À mon tour de vous poser une question directe : quelle
est selon vous la plus grande différence entre nos deux
sociétés ? Je veux dire, la différence la plus marquée, la plus
insurmontable ?
— C’est une bonne question. J’ai souvent médité sur le
sujet.
— Et ?
— Eh bien selon moi, ce qui nous différencie
principalement, c’est notre aptitude aux émotions ;
notre capacité à nous émouvoir et à agir en fonction de
celles-ci. Pour vous, les émotions n’ont aucune place.
Elles ont été éradiquées depuis longtemps de vos schémas
mentaux, elles sont inexistantes, ont disparu de votre
être, de votre environnement, de votre éducation. Tandis
que chez nous, les émotions ont encore toute leur place,
tout leur potentiel de mise en action, en bien ou en mal.
Bien sûr, là encore, chez les Naturels il y a des différences.
Car nous n’avons pas tous la même sensibilité, face aux
émotions.
— Ellène, c’est juste ! Nous sommes capables de ressentir
ces émotions, car nous y sommes confrontés - je pense
notamment au Cinémotion - mais elles sont diminuées à un
tel niveau, qu’elles sont incapables de nous dominer. Nous
en avons développé une parfaite maîtrise.
Elle avait prononcé ces paroles avec une pointe d’orgueil,
et se sentit confortée dans sa position de supériorité. Elle
reprit :
— La colère, la haine, la jalousie ne sont pour nous que
des insectes insignifiants, qui n’ont aucun effet sur notre
conscience. Nous restons maîtres de nous-mêmes en toutes
circonstances, car c’est notre jugement, et lui seul, qui dicte
nos actions.

"Les enfants de Néocité" Page 53 édition papier Librinova

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Quelques mots sur ...

Mes premiers pas d'auteure : 4 ans déjà !

Poésie improvisée