samedi 30 octobre 2021

Poème du soir, bonsoir ...

 


 

 La gangue

 

Tu prétends que je suis

Oiseau de paradis

Qu’il suffit de distraire

D’abreuver d’une eau pure

Et d’écouter chanter

Pour satisfaire

 

Moi je dis que je suis

Pareille à l’oie sauvage

Qui va de place en place

Et qui

De contrées en contrées

N’est jamais rassasiée

 

Devant tant de merveilles et de paysages

 

Tu prétends que je suis

Comme une perle fine

Couchée dans un écrin

Dont l’éclat n’est parfait

Que par le simple fait

De côtoyer la soie

 

Moi je dis que je suis

Pareille à une gangue

Fouettée par l’onde folle,

Épurée par la roche

Qui ne révèlera

Son précieux contenu

 

Qu’à l’issue d’un long, très long pèlerinage

 

Tu prétends que je suis

Cette rose fragile

Qui ne s’épanouit

Qu’en un jardin secret

Inondé de lumière et

Protégé du vent

 

Moi je dis que je suis

Cette fleur sauvage

Qui n’a en rien besoin

De soins ou d’un soutien

Pour offrir à tous vents

Ses fragrances suaves

 

© Avelyne Peillet Auteure

 

lundi 25 octobre 2021

Ma chronique sur le roman d'Emma Blue "J'irai souffler sur tes cendres"

 

Je referme ce roman fort et poignant qui m’a beaucoup touchée. Un roman au titre presque poétique pour une histoire dramatique. Ce titre donne vraiment le ton du roman. Certes, il aborde des thèmes très graves, très « lourds » mais avec beaucoup de pudeur et de sensibilité, grâce à l’habileté et la fluidité d’écriture d’Emma Blue. Les faits se dévoilent très lentement, l’histoire se tisse au fil des pages. Solveig fête ses dix-huit ans dans la maison de ses parents au cœur de la garrigue, quand un incendie se déclare et emporte avec lui son grand-père. C’est le début d’une longue enquête, car la jeune fille s’accuse elle-même du meurtre.

 La personnalité de la jeune Solveig est complexe, trouble et secrète, elle emmène le lecteur dans les méandres de son traumatisme d’enfance. L’auteure arrive à évoquer l’horreur d’un événement traumatisant, sans jamais l’exprimer clairement. Pourtant l’indicible se ressent, se devine en filigrane derrière le récit.

 Le mystère est comme un voile épais qui se lève peu à peu. Le fil temporel est lui-même perturbé, le présent et le passé s’entrechoquent pour perdre le lecteur dans l’atemporalité, qui caractérise l’état mental du personnage principal. On ressent le mal-être et le traumatisme, la difficulté d’être et de vivre, le réel et l’irréel cohabitent et trompent nos certitudes. Solveig nous mène en bateau en même temps que les enquêteurs, mais la vérité, comme une évidence s’impose d’elle-même très progressivement.

Un roman fort, à découvrir absolument.

 

L’histoire :

 

Solveig vient d’avoir dix-huit ans. Cette nuit aurait dû être synonyme de fête et d’insouciance. Mais la canicule en a décidé autrement. Un incendie fait des ravages meurtriers et change le cours de son destin. Pourquoi s’accuser d’un tel drame ? Personne ne semble comprendre. 

Maître Tévenin, son avocat, et Alice Cassel, chargée de l’expertise, réussiront-ils à décrypter ce mystère?

J’irai souffler sur tes cendres est un roman psychologique qui vous entraîne sur les chemins tortueux de la résilience.