Je
referme ce roman fort et poignant qui m’a beaucoup touchée. Un roman au titre
presque poétique pour une histoire dramatique. Ce titre donne vraiment le
ton du roman. Certes, il aborde des thèmes très graves, très
« lourds » mais avec beaucoup de pudeur et de sensibilité, grâce à
l’habileté et la fluidité d’écriture d’Emma Blue. Les faits se dévoilent très
lentement, l’histoire se tisse au fil des pages. Solveig fête ses dix-huit ans
dans la maison de ses parents au cœur de la garrigue, quand un incendie se
déclare et emporte avec lui son grand-père. C’est le début d’une longue
enquête, car la jeune fille s’accuse elle-même du meurtre.
La
personnalité de la jeune Solveig est complexe, trouble et secrète, elle emmène
le lecteur dans les méandres de son traumatisme d’enfance. L’auteure arrive à
évoquer l’horreur d’un événement traumatisant, sans jamais l’exprimer
clairement. Pourtant l’indicible se ressent, se devine en filigrane derrière le
récit.
Le
mystère est comme un voile épais qui se lève peu à peu. Le fil temporel est
lui-même perturbé, le présent et le passé s’entrechoquent pour perdre le
lecteur dans l’atemporalité, qui caractérise l’état mental du personnage
principal. On ressent le mal-être et le traumatisme, la difficulté d’être et de
vivre, le réel et l’irréel cohabitent et trompent nos certitudes. Solveig nous
mène en bateau en même temps que les enquêteurs, mais la vérité, comme une
évidence s’impose d’elle-même très progressivement.
Un
roman fort, à découvrir absolument.
L’histoire :
Solveig vient d’avoir dix-huit ans. Cette nuit aurait dû être
synonyme de fête et d’insouciance. Mais la canicule en a décidé autrement. Un
incendie fait des ravages meurtriers et change le cours de son destin. Pourquoi
s’accuser d’un tel drame ? Personne ne semble comprendre.
Maître Tévenin, son avocat, et Alice Cassel, chargée de l’expertise,
réussiront-ils à décrypter ce mystère?
J’irai souffler sur tes cendres est un roman psychologique qui vous entraîne
sur les chemins tortueux de la résilience.