vendredi 28 janvier 2022

L'hiver, c'est... (épisode second)

 

L'hiver,  c'est un bon bol d'air glacé avant un bon bol de chocolat chaud,
C'est la nature qui dort et qui sommeille en préparation d'un renouveau,
C'est les bêtes à plumes et à poils qui se carapatent bien loin et les autres sans plumes ni poils qui accumulent les épaisseurs, histoire de camoufler leurs rondeurs 
Et aussi pour garder un semblant de chaleur humaine,
C'est les doigts qui gèlent même bien au chaud dans des mitaines,
C'est une orgie de victuailles appétissantes pour se consoler de la grisaille
C'est le chant du feu qui crépite dans nos cheminées pour mettre du baume à nos cœur d'artichauts frileux
C'est la glace qui recouvre tout, jusqu'à nos cœurs ardents pour les mettre en attente de jours meilleurs
C'est le brouillard qui s'invite dans nos rues et qui embrume nos idées noires,
C'est la morosité qui nous gagne et l'impatience qui nous fait trépigner de froid,
C'est le repos bien mérité mais de ceux qui ne soulagent pas les corps fatigués,
Bref l'hiver c'est tout ça et bien plus encore. 
Oui mais quoi d'autre ? 
Vous le saurez très très bientôt, à la fin de l'hiver justement 
Alors patience !
Avelynement vôtre.

dimanche 23 janvier 2022

Le printemps c'est ...(épisode premier)

 




Le printemps c'est l'explosion des sens et des bourgeons,
C'est la nature qui s'éveille à une nouvelle vie
C'est les insectes qui sortent d'une longue léthargie
Et c'est l'humain qui ouvre enfin les yeux sur les couleurs
sur les paysages lumineux et éblouissants 
Bref, la vie s'éveille et nous aussi
Alors
Quoi d'autre ?
Eh bien le 21 mars très précisément 
Une surprise vous attend
Un magnifique mariage 
Parmi les essences littéraires les plus rares
Et les plus 
Prolifiques de la nouvelle génération
Mais je n'en dirai pas plus,
A vous de deviner 
Ce que vous réserve le printemps
Cette année...

Avelynement vôtre !

vendredi 7 janvier 2022

Néocité 2 - INCIPIT (Extrait)

 


 

 

Jade était allongée sur le sol baigné d'une lumière matinale. L'herbe était toujours particulièrement douce à cet endroit de la clairière, aux abords de la forêt majestueuse qui l'avait vue grandir. L'air était frais, chargé encore d'humidité. Elle aimait se lever tôt, être la première à sillonner les chemins et à se repaître des parfums des vieux chênes, des fougères et des mousses. Elle n'aurait laissé personne la priver de ce bonheur-là, celui de contempler le lever du soleil. Pourtant, une fois encore, elle songeait à la cité, cet endroit mystérieux qu'elle ne connaissait qu'au travers des récits de quelques villageois particulièrement chanceux, dont ses parents faisaient partie. À quoi pouvait-elle bien ressembler ? Quelles inventions bizarres pouvaient s'y cacher ? Quelles machines prodigieuses nées de la main et de l'esprit humain y régnaient sans doute en maître ? Combien de mécanismes subtiles et robotisés facilitaient l'existence de ses heureux habitants ? Le village suspendu procurait son lot d'agréments, certes, mais ils demeuraient très rudimentaires. Rien de comparable à toute la magie offerte par le monde moderne. Elle se sentait nostalgique d'une vie qu'elle ne connaissait pas encore, envieuse d'une existence plus douce et plus facile, dont elle ignorait encore tout. Or, son désir de découverte n'avait fait que croître, au fur et à mesure qu'elle-même grandissait. À présent, elle savait intuitivement qu'elle touchait au but. Ses parents ne pourraient pas la brider éternellement dans son élan de liberté. Elle avait le sentiment que son avenir passerait obligatoirement par la Néocité. N'en déplaise à Adrien, qui ne partageait aucunement son rêve. Son frère avait de plus simples ambitions, et s'exiler à la cité n'en faisait pas partie. Adrien voulait terminer sa formation de soigneur et demeurer au village pour exercer sa mission. Pourtant, il faudrait bien que lui aussi, la laisse partir. Il ne pouvait en être autrement. Sur ces considérations, elle était prête à s'endormir, bercée par les chants d'oiseaux de la forêt. Elle en avait même oublié l'heure du petit-déjeuner familial, un rituel immuable auquel elle ne pouvait pas se soustraire, avant que chacun ne se prête à ses obligations quotidiennes. Elle se leva et reprit donc le chemin du village, les yeux tout embués par sa douce rêverie. Agathe et Austin étaient déjà attablés tandis que Danaé avait pris place entre les deux. À neuf ans, sa jeune sœur aimait accaparer l'attention des parents et devenir le centre du monde. Son manège la faisait beaucoup rire. Toutes les deux n'avaient vraiment rien en commun. Jade l'adolescente était d'un naturel aussi discret et taciturne que Danaé était extravertie et bavarde. Danaé arborait une toison ébène et fixait le monde de ses prunelles charbon noir, tandis que Jade avait la blondeur d'un ange et les yeux étrangement verts de sa mère. Elles étaient tellement différentes ! Rien d'étonnant à cela car les sœurs n'étaient pas vraiment sœurs de sang, mais cela n'avait aucune importance. Elles avaient l'une pour l'autre une affection très particulière, dénuée de toute jalousie. Jade prenait sa sœur sous son aile et jouait à merveille son rôle d'aînée attentionnée. Danaé poussa une exclamation bruyante, lorsqu'elle l'aperçut :

— Jade ! J'aurais voulu t'accompagner pour voir le lever du soleil... Pourquoi tu ne m’as pas réveillée ? dit-elle avec une moue boudeuse.

— Je déteste te priver de sommeil, tu as besoin de dormir à ton âge !

— Entièrement d'accord ! 

C'est Agathe qui avait enchéri, en adressant un clin d’œil de connivence, à sa fille aînée. Elle portait son éternelle tenue de chasse, un pantalon simple avec une chemise blanche, et une veste kaki trop large pour elle. Elle attachait toujours ses cheveux pendant la journée, formant sur sa tête un chignon flou dont les mèches folles retombaient de tous côtés. Sa mère avait gardé tout l'éclat de ses jeunes années, au point que mère et fille pouvaient aisément passer pour deux sœurs. Jade ne pouvait s'empêcher de trouver cela miraculeux, car le village comptait de nombreux Naturels et parmi eux, des vieilles personnes ridées et chenues, voire chauves. Elle savait que sa mère était une EGéA. Ceux-ci pouvaient rester jeunes et en bonne santé, tandis que d'autres vieillissaient et tombaient malades, voire mouraient prématurément. Jade, du haut de ses dix-sept ans ne pouvait s'empêcher de trouver cela particulièrement injuste. Même son père, son cher père, pourrait mourir d'un jour à l'autre, sans prévenir, touché par une maladie étrange et inconnue, ou même incurable ! Cette idée seule lui était intolérable. Jade embrassa ses parents l'un après l'autre, puis elle prit place à table juste en face d'eux. Elle posa les yeux sur Austin. Son père était un très bel homme, les rides étaient peu marquées, mais il avait déjà ses premiers cheveux blancs. En était-il préoccupé d'une quelconque manière ? Jade n'aurait pu le dire. Il demanda :

— Eh, Fille ! Quel intérêt peux-tu trouver à quitter ton lit aux aurores ? Il n'y a vraiment rien d'autre que le lever du soleil ?

— Pa ! Que veux-tu insinuer ? Jade était outrée, mais seulement en apparence. Elle aimait entrer dans le jeu de son père, qui endossait souvent le rôle du papa protecteur.

 Je ne sais pas ! C'est pourquoi je te pose la question !

— Pa ! Le soleil, c'est tout ce qui m'intéresse pour le moment.

— En es-tu vraiment certaine ? ajouta Agathe, qui lui tendit une assiette de flocons d'avoine au lait, assortie d'une tranche de pain beurré.

— Ma ! Tu ne vas pas t'y mettre, toi aussi ?!

Agathe et Austin éclatèrent de rire et tous reprirent leur petit-déjeuner.

— Vous désirez autre chose ?

Jade leva la tête. Aube s'était approchée de leur table, vêtue d'une robe longue à larges fleurs roses.

— Non, merci Aube c'est parfait ! avait répondu Agathe.

À trente-cinq ans, Aube gardait son visage de poupée, orné d'une jolie chevelure blonde. Mais elle avait définitivement perdu sa silhouette de jeunesse, à la suite de sa grossesse et elle devait s'accommoder de ses nouvelles rondeurs. « Encore une injustice ! » avait songé Jade, une nouvelle fois frappée par tant d'inégalités. Agathe, elle-même âgée de quarante ans, était restée fluette comme une amazone. Aube s'en était pourtant fait une raison car totalement comblée par la naissance de ses jumeaux et par Aurel, l'homme de sa vie.

Le soleil s'élevait doucement derrière les frondaisons, l'air était doux en ce début d'été, et tout semblait être aux yeux de Jade, une invitation au bonheur. Son regard s'était perdu au loin, tout là-bas à l'entrée du village, alors qu'un attroupement semblait s'y former. Elle se demanda ce qui pouvait bien provoquer un tel mouvement de curiosité parmi les villageois.

— Nous avons un visiteur ! Un citénien arrive ! S'étaient écriées quelques voix diffuses et imprécises.

Le cortège en effet, se rapprochait doucement de la place centrale, ne leur permettant pas encore de voir qui était cet intrus.

— Qui cela peut-il être ? demanda Austin, se retournant et plissant les yeux afin de mieux discerner le nouvel arrivant.

— Un visiteur de la Néocité ? s'extasia Jade, souhaitant de tout son cœur qu'il soit enfin de retour.

— Eh, qui sait ? renchérit Austin.

— C'est lui ! C'est Arès !

Jade s'était levée comme une furie pour aller accueillir le plus vieil ami de la famille. Elle s'approcha de lui et le reconnut à peine. Quatre ans étaient passés depuis sa dernière visite au village. Néanmoins il était resté le même, bien que mal rasé et négligé, du fait de son périple. Il avait le même visage aux belles proportions, le même regard très doux et bienveillant. Il portait une tenue naturelle usagée et rapiécée, empestant la transpiration et maculée de terre. L'homme dévisagea Jade quelques secondes puis un sourire lumineux se dessina soudain sur son visage :

— Jade ! Par les Dieux de l'Olympe ! Comme tu es devenue belle ! Je t'ai reconnue grâce à tes yeux... les yeux d'Agathe.

— Je savais que c'était toi ! Arès, j'avais hâte de te revoir et de t'entendre encore parler de la Néocité, tellement hâte !

— Et nous aussi ! Quel bon vent te ramène parmi nous ?

Agathe s'était précipitée avec Austin, suivis de Danaé puis Aube. Ils encerclaient le visiteur, à la fois émus et impatients de l'entendre :

— Un vent d'espoir, mes amis ! Un vent d'espoir et de paix... Mais je crois rêver ! Cette jolie jeune fille doit être notre petite Danaé ?

— Exact, elle a bien grandi n'est-ce pas ? Mais viens d'abord te restaurer, tu dois avoir faim.

— Une faim de Minotaure chère Agathe. Et je ne dirai rien tant que j'aurai le ventre vide !

Arès avait pris place à table, Aube lui avait rapporté tout ce que la cuisine comptait de victuailles alléchantes, pain, céréales, fruits frais et secs, confitures variées, œufs sur le plat, viandes froides. Puis une fois restauré, la conversation reprit.

— Les amis, je suis tellement heureux de vous revoir. Le temps m'a semblé court, pourtant, tant de choses sont arrivées, tant de choses à vous dire !

— Pourquoi ne pas venir plus tôt ? Virgile sera fou quand il saura que tu es là.

— C'est vrai. Il se trouve que je ne pouvais pas venir plus tôt. Il y a quatre ans, je vous avais parlé de la réorganisation après le chaos qu'avait suscité la mise en scène de la Commandrice Hestia ? Je vous avais parlé de la nouvelle gouvernance, à parts égales, entre EGéAs et Naturels ?

— Oui ! Tu nous en avais parlé. Tu fais toujours partie du Conseil des Douze ?

— Oui. Cela n'a pas changé. C'est une charge importante... La vie de tous est devenue plus harmonieuse, maintenant que chacun sait qu'il n'est rien d'autre qu'un humain ! Les citéniens sont tous libres ! Oh ! vous ne reconnaîtriez plus la Néocité.

— C'est merveilleux ! C'est tout ce que nous avons toujours voulu, la liberté pour tous, la paix ! Je suis si heureuse que nos efforts n'aient pas été vains. N'est-ce pas Austin ? J'avoue que cela me rend très fière !

— Oui ma Douce ! C'est une grande victoire. Arès, tout va pour le mieux donc ? Tes nouvelles responsabilités t'ont enfin permis de revenir voir tes vieux amis au village suspendu ?

— Parfaitement, Austin ! J'ai enfin trouvé l'occasion de faire le voyage. Il était grand temps, n'est-ce pas ?

— J'imagine que tu aimerais peut-être te reposer ? Quant à nous, nous devons aller chasser. Je vais te conduire à la cabane. Jade te laissera sa chambre et ira dormir chez Claudius et Sarah ? Tu es d'accord Jade ?

— Oui, bien entendu... Mais j'aime bien écouter Arès parler de la Néocité...

— Je ne voudrais pas vous importuner, surtout ! Objecta Arès.