EveilÔSoi & Channeling

                Vendredi 20 mars 2015 Je retrouve tes yeux, où je crois me perdre. Tandis que le serveur vient juste de déposer sur la table les coupes, et la bouteille sur son lit de glace, nos regards restent solidement fixés sur leur cible, imperturbables, comme hypnotisés. — Inutile de demander, Jean. Tu sais très bien ce qui a tout chamboulé dans ma vie. Tu me souris et déjà tout va mieux. Je suis réconfortée, consolée, requinquée... — Soit ! Je vais t'épargner ce tourment ! Goûtons plutôt le champagne. Tu verses deux coupes et me tends la mienne, je réalise soudain que je suis en compagnie de l'homme le plus désirable de la terre, que nous avons toute une soirée en tête à tête, et que nous trinquons au champagne. Tu lèves alors ton verre en chuchotant : — Buvons à notre improbable rencontre et aux caprices du destin ! — Aux caprices du destin ! reprends-je en écho. Je bois une gorgée. Sur ma langue, c'est frais, léger,...

       Elle s'apprête à ouvrir le robinet du lavabo et pousse un cri d'effroi en voyant son reflet dans le miroir : elle est différente ! Au bord de la panique, sa respiration se coupe subitement. Elle tente de garder son calme et cherche à comprendre. Son corps est lumineux, comme s'il était lui-même source de lumière, Il s'agit bien de son visage, mais elle ne distingue plus la texture de sa peau ni celle de ses cheveux. Ses yeux sont étrangement luminescents.... — Est-ce que je rêve ? se demande-t-elle. Oui ! Je suis en plein rêve, voilà l'explication ! Elle retourne à son lit et manque de tourner de l’œil en « se » voyant allongée et endormie dans les draps. Du moins, son corps de chair est endormi. Mais alors, que lui arrive-t-il ? Soudain, un vague souvenir s'impose à elle, en un éclair de lucidité, une certitude lui vient : « Tu es un esprit de la nuit, Apolline. Cette part subtile de ton être qui s'échappe lorsque ton corps repose, profondément endor...

         — Le bonheur… en avons-nous seulement la même conception ? Mais soit ! De quoi parlons-nous aujourd’hui ? — À mon tour de vous poser une question directe : quelle est selon vous la plus grande différence entre nos deux sociétés ? Je veux dire, la différence la plus marquée, la plus insurmontable ? — C’est une bonne question. J’ai souvent médité sur le sujet. — Et ? — Eh bien selon moi, ce qui nous différencie principalement, c’est notre aptitude aux émotions ; notre capacité à nous émouvoir et à agir en fonction de celles-ci. Pour vous, les émotions n’ont aucune place. Elles ont été éradiquées depuis longtemps de vos schémas mentaux, elles sont inexistantes, ont disparu de votre être, de votre environnement, de votre éducation. Tandis que chez nous, les émotions ont encore toute leur place, tout leur potentiel de mise en action, en bien ou en mal. Bien sûr, là encore, chez les Naturels il y a des différences. Car nous n’avons pas tous la même sensibilit...