lundi 7 mars 2022

8 mars, journée internationale des femmes ?

 

 


 

 La femme est l'égale de l'homme en théorie seulement. Des générations de femmes se sont succédé, montrant un exemple biaisé de soumission-dépendante à leur mari, conformément à une norme sociale tacite de domination masculine. Ces couples, perpétrant à leur insu un modèle de relation inéquitable, ont marqué des générations d'enfants, garçons et filles, eux-mêmes futurs adultes et parents, et ce n'est pas terminé.

 A l'heure où il est de bon ton de parler d'égalité des sexes, tout reste encore à faire et rien n'a véritablement changé. Le biais est toujours présent, entretenu vivace dans l'inconscient collectif par des sphères d'influences diverses, qui modèlent encore les esprits, largement relayées par les nouvelles technologies.

 Le monde du travail, qui n'a ouvert les portes aux femmes que très récemment dans l'histoire, continue à opérer une discrimination des genres.  Les femmes sont moins bien payées, elles accèdent difficilement à des postes à responsabilité, elles occupent majoritairement des emplois à temps partiel, moins qualifiés.  L'entreprise leur fait payer cher leurs congés maternité et "enfants malades" qui leur reviennent à charge de façon encore trop systématique. Elles s'orientent majoritairement consciemment ou non, vers des carrières moins prestigieuses et plus flexibles pour pouvoir mener de front leur vie professionnelle et personnelle de mère active. Elles sont discriminées par le simple fait d'être femme et potentiellement mère de famille avec tout ce que cela comporte de "contraintes familiales" dont les entreprises vouées uniquement aux profits, se dédouanent. Les hommes ne sont pas indemnes, puisqu'on attend d'eux un dévouement sans limite. Quelles entreprises tolèrent que ses salariés hommes, cadres ou responsables s'octroient des jours "enfant malade" ? L'inconscient collectif entend que ce soit l'épouse, la mère de famille qui prenne à sa charge ces aléas parentaux. Combien d'hommes peuvent prendre leur congé paternité sans ressentir de la culpabilité face à l'incompréhension, l'étonnement ou le refus de sa hiérarchie ? Combien de pères prennent la garde pleine et entière des enfants après une séparation ou un divorce ?

 La sphère familiale perpétue également des stéréotypes et des clichés qui ont la vie dure, et prennent racine dans les "modèles" intégrés au long cours dans les esprits féminins et masculins. Le couple "idéal" qui partage de manière égale le travail domestique et éducatif est bien loin d'exister. La charge mentale des femmes, dont on commence à parler, ne reste malheureusement pas uniquement une charge pour l'esprit, mais elle est également une charge de travail conséquente, bien réelle et peu épanouissante !

 Les enfants n'ont encore pour modèles parentaux que trop souvent des êtres à responsabilité limitées. L'homme et la femme sont encore cantonnés à des sphères d'action pré-construites et déterminées d'avance : dans l'inconscient collectif, c'est encore l'homme qui "gagne l'argent du ménage" (d'où la différence salariale entre hommes et femmes) et la femme qui gère le quotidien de l'entreprise familiale (courses, corvées ménagères dont la liste est interminable, éducation et soin des enfants). On comprend mieux pourquoi l'homme est encouragé par la société à s'investir toujours plus dans son entreprise, quitte à sacrifier sa vie familiale, tandis que la femme est incitée à sacrifier sa carrière pour privilégier sa famille. 

Même si quelques progrès existent, certains hommes mettent la main à la pâte en s'octroyant une plus grande part de l'éducation des enfants (sur le temps du week-end) ou participent en pointillé à l'entretien de la maison, et également si la femme tend à mener une vie professionnelle active et à participer à l'apport financier parfois conséquent du ménage.)

 L'inconscient collectif perpétue encore des images figées du rôle de chacun au foyer.  La publicité, le cinéma, les médias dans leur grande majorité entretiennent une distribution des rôles figée et immuable dans le temps. Ce matraquage perpétuel véhicule et imprègne les esprits de ces stéréotypes qui emprisonnent les deux sexes, qui ne peuvent s'affirmer pleinement dans leur vraie nature et qui vivent malheureux en couple. Comment expliquer le nombre croissant de séparations et de divorces, sinon par le mal être ambiant des deux parties de l'humanité embrigadées et cloisonnées dans des rôles pré-définis ? Où est la liberté de l'être humain à se révéler pleinement heureux ? A être pleinement soi-même ?

 Les nouvelles technologies, en mettant en scène les pires instincts et prédispositions humaines, font la part belle aux stéréotypes sexuels genrés. Comment ne pas s'offusquer de la libre circulation d'images à caractère pornographique, qui inondent les réseaux sociaux et internet ? De telles images entretiennent et véhiculent les vieux clichés du sexe "faible", chosifié, passif, jouet de jouissance subissant les pires humiliations possibles, pour le plaisir unique du sexe "fort". Et quel "sexe fort" ? Des pénis aux dimensions souvent démesurées, hors normes qui donneraient des complexes aux mieux lotis des hommes. Ce matraquage contribue à l'avilissement de l'image des femmes et renforce des idées erronées sur la réalité de l'acte sexuel. Face à de telles images en "libre service" qui constituent pourtant l'essentiel d'une éducation sexuelle chez les pré-adolescents et les adolescents, comment être crédible en parlant d'égalité hommes/ femmes ?

Si les femmes sont réduites à être des objets sexuels vouées au plaisir de l'homme, à travers un acte sexuel parfois violent et avilissant, les hommes ne sont pas épargnés par cette injonction à devenir des bourreaux sexuels agressifs et dominateurs. De telles images devraient être bannies des réseaux définitivement. L'acte sexuel ne doit relever que de la sphère privée. L'éducation sexuelle des jeunes gens doit pouvoir se construire indépendamment de ces clichés réducteurs et délétères pour l'équilibre mental.

 Comment en tant que parents, ne pas être scandalisés par l'agression que subissent nombre d'enfants entre 8 et 15 ans, qui se trouvent confrontés à des images pornographiques aussi choquantes que dégradantes pour l'humain, tous sexes confondus? Il devient urgent d'agir, car on ne peut tolérer que nos enfants soient formatés non seulement dans leurs rôles sociaux mais également dans leurs rôles sexuels par Big Brother Internet. Il est temps que les parents prennent leur responsabilité de parent au sérieux et fassent barrage à l'utilisation massive des téléphones portables et d'internet. Protéger les enfants, c'est leur permettre de se construire une identité d'homme ou de femme, une identité sexuelle dépourvue des influences néfastes et perturbantes des écrans et des stéréotypes. Les parents ne doivent pas attendre que l'école prenne leurs places. L'école ne peut pas faire l'éducation sexuelle de leurs enfants. Les programmes d'éducation civique ou de sciences de la vie et de la terre,  n'abordent pas tous les aspects de la relation hommes-femmes et de la sexualité. C'est aux parents de prendre leurs responsabilités en résistant aux sirènes des nouvelles technologies. C'est aux pouvoirs publiques d’interdire définitivement la libre circulation d'images pornographiques perturbantes pour des enfants en pleine construction identitaire.

 Le changement doit être global, sociétal, familial et personnel. Chacun doit prendre conscience de sa responsabilité personnelle dans l'image qu'il véhicule, dans l'éducation des enfants, mais les pouvoirs publiques, les entreprises, les médias, les artistes ont tous un rôle à jouer. Démontons les stéréotypes genrés, permettons à nos enfants de se construire une identité d'être humain sans influences. Leurs problématiques doit être de devenir un être humain épanoui, et non de devenir un "vrai homme" ou une "vraie femme" emprisonnés dans des rôles trop réducteurs et trop étroits. Permettons aux garçons de développer leurs fibres émotionnelles, créatives, sensibles. Permettons aux femmes de développer leur ambition, leur force, leur combattivité. Le potentiel est ouvert à tous genres confondus. Permettons à nos enfants de devenir celui ou celle qu'ils veulent être, permettons leur de se trouver, afin d'être heureux dans ses baskets c'est le plus important.

 A bon entendeur,

Belle journée du 8 mars à toutes les femmes du monde 💖💕💞💞💖

Avelyne

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